Tartelettes Saint-Honoré de Philippe Conticini
Le saint-Honoré est LE dessert des pâtissiers qui honore le saint patron des boulangers, meuniers et pâtissiers (avec Saint-Michel). Il est attribué au pâtissier parisien Auguste Julien de la Maison Chiboust. Il aurait rapporté cependant la recette de Bordeaux, où était servi, le flan suisse.
Elle me faisait de l’œil depuis longtemps cette tartelette façon Saint-Honoré de Philippe Conticini. Mais malgré toutes les recettes qu’il partage pour notre plus grand plaisir, celle-ci n’en fait pas partie. Mais fort heureusement, on a la composition pour se consoler :
Composition :
- Pâte sucrée vanille
- Caramel tendre
- Crème Pâtissière de Philippe Conticini :
- Pâte à chou caramélisé
- Crème chantilly mascarpone vanillée
Ne reste donc plus qu’à dénicher dans Sensations ou dans Fou de Pâtisserie, les différentes recettes qui composent sa tartelette. Et ça j’aime bien.
Saveurs :
Variations autour du Saint-Honoré :
-
Tartelettes Saint-Honoré de Philippe Conticini -
Saint-Sylvestre -
Saint-Honoré Fébus -
Saint-Honoré Esméralda -
Saint-Honoré Chiboust de Gaston Lenôtre -
Saint-Jivara
Pour douze personnes
Cercles à Tartelettes de 8 cm de diamètre ou un Cercle de 22 à 24 cm de diamètre
Durée
Saison
Catégorie
Cuisine du Monde
Convertisseur
Difficulté
Conseils et Organisation
C’est pas que c’est compliqué. C’est qu’il y a pas mal de taf. Donc pas mal de gestion du temps.
- Pâte Sucrée (Réalisation). Réservez au frais.
- Crème Pâtissière (Réalisation). Réservez au frais.
- Caramel Beurre Salé. Réservez au frais.
- Pâte Sucrée (Abaisse et Cuisson). Réservez au frais.
- Pâte à Choux.
- Glaçage Caramel des Choux.
- Crème Chantilly.
- Stockage au frais jusqu’à dégustation.
Ingrédients & Matériel
Pâte Sucrée :
- Farine : 230 g
- Beurre (pommade) : 140 g
- Sucre glace : 90 g
- Poudre d’amande : 40 g
- Œuf : 1
- Jaune d’œuf : 1
- Sel : 1 bonne pincée
- Une gousse de vanille
Pâte à Choux :
- Lait : 62,5 g
- Eau : 62, 5 g
- Beurre : 110 g
- Farine de Blé : 140 g
- Sucre : 5 g
- Sel : 5 g
- Œuf : 250 g
Craquelin pour Choux :
- Cassonade : 50 g
- Farine de Blé : 50 g
- Fleur de Sel : 1 pincée
- Beurre (pommade) : 40 g
Caramel tendre :
- Sucre : 99 g
- Sirop de Glucose ⑴ : 111 g
- Lait : 30 g
- Crème liquide 35%MG : 195 g
- Sirop de Glucose ⑵ : 54 g
- Fleur de sel : 2 g
- Beurre : 72 g
- Masse gélatine : 9 g
- Gélatine : 1,5 g
- Eau : 7,5 g
Caramel à Glacer :
- Glucose : 75 g
- Eau : 115 g
- Sucre : 375 g
Crème Pâtissière :
- Lait ½ écrémé : ½ l (500 g)
- Vanille : 1 à 2 gousses
- Jaune d’œuf : 4
- Sucre semoule : 85 g
- Amidon de maïs : 23 g
- Farine T55 : 23 g
- Masse Gélatine : 12 g
- Gélatine : 2 g
- Eau : 10 g
- Beurre (froid) : 50 g
Chantilly Mascarpone :
- Crème liquide 35%MG : 200 g
- Mascarpone : 100 g
- Sucre : 20 g
- Vanille : 1 gousse
Le tout-venant :
- Cul-de-poule
- Couteau d’office
- Poêles & Casseroles
- Balance électronique
- Balance de précision (0,1 g)
- Rouleau à pâtisserie
- Fouet, Maryse & Spatules
- Corne & Coupe-pâte
- Thermomètre électronique
- Tapis de cuisson ou papier sulfurisé
- Film Plastique Alimentaire
Pour la recette :
Cercles, Moules & Récipients :
- Cercle à tartelettes de Ø8 cm : 12
Appareillages :
- Mixeur plongeant
- Robot pâtissier
Poche & Douilles :
- Poche à douille : 3
- Douille unie Ø8 : 1
- Douille Saint-Honoré
La Recette en pas à pas
Les Recettes de base et techniques :
Le degré Bloom
Le degré bloom représente la force ou résistance à l’enfoncement d’une gelée, d’un gel ou d’une solution de gélatine. Les produits achetés dans le commerce (feuille ou poudre) sont compris entre 50 et 300 blooms (la plupart du temps 200 blooms). Plus le bloom est important, plus la gélification sera importante (à masse équivalente).
Calculer la masse de gélatine en fonction du bloom :
Si une recette vous demande 2 g (masse proposée) de gélatine 130 bloom (bloom proposé), mais que vous possédez une gélatine 200 blooms (bloom possédé), il suffit d’effectuer ce calcul (qui n’est pas, à proprement parlé, une règle de trois) pour trouver la masse à peser (masse cherchée) :
Gélatine en feuille ou Gélatine en poudre ?
La masse de gélatine en feuille correspond à la masse de gélatine en poudre (à bloom équivalent). La seule différence entre les deux types de gélatine est son emploi :
- La gélatine en poudre se réhydrate dans cinq fois sa masse en eau.
- La gélatine en feuille se réhydrate dans un grand volume d’eau froide (puis pressée et essorée).
Réhydrater une feuille de gélatine
La gélatine en feuille doit être réhydratée dans un grand volume d’eau froide (et même glacé si possible). On la laisse gonfler 15 min puis on la presse entre les mains et on l’essore pour l’introduire dans une préparation chaude (mais pas bouillante) ou on la fait fondre délicatement dans une casserole.
Une feuille pèse habituellement 2 g, cependant il est préférable de peser la feuille de gélatine, car tous les fabricants ne se valent pas.
Préparer une masse gélatine
La masse gélatine est le nom donné au mélange entre la gélatine en poudre et l’eau servant à sa réhydratation. Contrairement à la gélatine en feuille qu’on réhydrate dans un grand bol d’eau froide, la gélatine en poudre nécessite une pesée précise de l’eau.
La méthode en pas à pas
Préparez la masse gélatine en mélangeant la gélatine en poudre et l’eau d’hydratation. Laissez gonfler au frais.
Au bout d’un bon quart d’heure, faites fondre la gélatine au bain-marie, filtrez puis replacez au frais. Vous pouvez alors utiliser la masse gélatine soit fondue à nouveau au bain-marie, soit solide coupée en morceaux.
Ma préférence (à moi) va à la gélatine refondue, elle s’incorpore plus facilement et surtout, de façon plus homogène.
Pourquoi je réhydrate la gélatine avec cinq fois le poids en eau et pas six fois.
La gélatine en poudre se réhydrate préférentiellement dans cinq fois sa masse en eau et non six fois comme on le voit très souvent.
La raison en est toute simple. Une fois la préparation décongelée, quelle qu’elle soit, elle va avoir tendance à rendre de l’eau. En ne la réhydratant qu’avec cinq fois sa masse en eau, la gélatine va pouvoir absorber ce surplus d’eau, ce qu’elle ne pourrait pas faire si on l’avait réhydratée avec six fois sa masse en eau.
Gratter une gousse de vanille
La méthode en pas à pas
Posez la gousse de vanille sur la planche à découper puis avec côté non tranchant de la lame, appuyez sur toute la gousse de vanille pour l’aplatir. Cela sera plus simple ensuite de l’entailler.
Avec la pointe du couteau, entaillez la gousse sur toute la longueur puis, à nouveau avec le côté non tranchant, récupérez les grains de vanille en passant la lame sur toute la longueur. Effectuez un second passage si nécessaire.
Sur la sécurité à observer
Le caramel est l’une des préparations les plus dangereuses auxquelles vous pouvez être confrontés durant l’élaboration d’une pâtisserie. En effet, vous allez le cuire jusqu’à une température variant d’environ 155 °C (caramel clair) à 175 °C (caramel foncé) ! Une paille quoi.
Vous imaginez sans peine les risques en cas de projection. Il est donc vivement conseillé lors de la préparation du caramel de respecter quelques règles élémentaires de sécurité :
- Éloignez les enfants ! Et oui, ce conseil est valable même sans faire du caramel.
- Portez des longs vêtements en coton pour éviter que du caramel liquide bouillant ne fasse fondre les tissus en polymère.
- Prévoyez une bassine d’eau froide à proximité en cas de blessure.
- Sinon heureux de vous avoir connu.
Sur l’eau
On peut ajouter un peu d’eau, en raison d’un tiers maximum en eau du poids du sucre. Lors du chauffage, l’eau va s’évaporer en premier (aux alentours de 100 °C). Son rôle est de favoriser l’hydrolyse du saccharose (sucre complexe) en un mélange de fructose et de glucose (sucres simples).
En ne mettant pas d’eau, ce qui est tout à fait possible, c’est seulement la présence d’eau dans le sucre (très faible présence, mais qui existe tout-de-même) ainsi que l’humidité de l’air qui joueront ce rôle.
Sur le sucre
Pour une caramélisation la plus efficace, il faut que le sucre soit le plus pur possible ! Donc, privilégiez le sucre blanc (pour une fois) plutôt que le sucre roux ou complet (même si c’est tout de même faisable). Il est également possible de le faire à partir de miel.
Sur le glucose
Il est par ailleurs possible de remplacer une partie du sucre par du sirop de glucose. Cela permet de le protéger de l’humidité. Évitez autant que possible d’ailleurs de mettre vos préparations en caramel au frais. Elles se font habituellement le plus tard possible.
Sur la cuisson
Il est préférable de ne pas mélanger le sucre au cours de la cuisson. Notamment au début, lorsque le sucre est encore solide. La raison est qu’en mélangeant avec une spatule ou autre, on risque d’y apporter des impuretés ce qui ferait masser le sucre (le sucre cristallise en gros morceaux) rendant difficile la caramélisation. C’est pourquoi il est d’ailleurs vivement conseillé d’utiliser un matériel bien propre !
Et pourtant on est tenté de le mélanger, par peur de le brûler ! Alors pour éviter cette tentation tout en ne le brûlant pas, je vous conseille de jouer avec la puissance de votre feu. Commencez à feu fort, baissez, remontez, etc. en fonction de l’état de votre sucre. Incorporez également le sucre en plusieurs fois (au moins trois).
Vous pouvez cependant, et c’est vivement conseillé, mélanger régulièrement la casserole ou la poêle en donnant des mouvements de poignets pour balancer la poêle. Enfin, pensez à souvent humidifier les parois de la casserole au cours de la cuisson pour empêcher la cristallisation du sucre.
Pâte Sucrée Vanille de P. Conticini :
Crémez le beurre avec le sucre glace. Quand le mélange est homogène ajoutez la poudre d’amande puis les œufs en mélangeant entre les deux ajouts.
Déposez la farine sur le plan de travail avec le sel. Formez un puits et versez-y le mélange précédent. Amalgamez l’ensemble à l’aide du coupe-pâte (qui évite le pétrissage de la pâte).
Lorsque vous obtenez un mélange grossièrement homogène, fraisez la pâte de la paume de la main deux ou trois fois. Ramenez en boule puis formez un galet de pâte et filmez-le. Vous pouvez également l’étaler entre deux feuilles de papier guitare ou, à défaut, de papier cuisson. Conservez au frais au moins une heure. Deux, c’est encore mieux. Une nuit, c’est idéal.
Le lendemain, abaissez la pâte sur 3 mm et foncez les cercles à tartelettes. Replacez au frais au moins deux heures puis enfournez pour 25 minutes à 165 °C. Laissez refroidir sur grille.
Caramel Tendre Beurre Salé :
Faites chauffer dans une casserole, le sirop de glucose ⑴ puis ajoutez le sucre en plusieurs fois jusqu’à obtenir une belle couleur caramel. En parallèle, portez à ébullition le lait, la crème et le sirop de glucose ⑵.
Hors du feu, déglacez le caramel avec le mélange lacté bien chaud. Remettez à cuire jusqu’à atteindre 106 °C.
Laissez refroidir. À 80 °C ajoutez la masse gélatine puis à 65 °C ajoutez le beurre froid coupé en morceaux avec le sel. Stockez dans un pot à température ambiante.
Crème Pâtissière Vanille de P. Conticini :
Pendant l’infusion, battez au fouet le sucre et les jaunes d’œuf. Inutile de fouetter comme un dégénéré pour les blanchir. L’important est d’avoir un bon mélange afin que le sucre ne brûle pas les œufs.
Ajoutez le mélange, tamisé, farine et amidon de maïs et fouettez à nouveau énergiquement.
Reportez le lait à frémissement et versez-en le tiers environ en deux ou trois fois sur les œufs sucrés en mélangeant vivement. Transvasez le tout dans la casserole puis portez l’ensemble à ébullition sans jamais cesser de fouetter afin que le mélange n’accroche pas.
Une fois l’ébullition atteinte, continuez de fouetter sur feu doux une bonne minute en mélangeant constamment pour détendre la crème (et éviter le côté mastoc). Hors du feu, ajoutez la masse gélatine et enfin le beurre bien froid pour créer le premier choc thermique.
Filmez une plaque à pâtisserie et versez-y la crème puis étalez-la en une fine épaisseur. Filmez la crème au contact et placez immédiatement au congélateur pour créer le second choc thermique jusqu’à ce qu’elle refroidisse entièrement (sans pour autant qu’elle ne se congèle !). Placez alors au frais pour au moins quatre heures (une nuit de préférence).
Craquelin pour Choux :
Mélangez tous les éléments à la manière d’un crumble. Formez une pâte homogène et étalez-la entre deux feuilles de papier sulfurisé sur une très fine épaisseur. Placez au congélateur puis détaillez des petits disques de 3 cm de diamètre. Remettez au congélateur.
Pâte à Choux :
Portez l’eau, le lait, le sel, le sucre et le beurre à ébullition dans une casserole. Hors du feu, ajoutez la farine en une fois. Mélangez vigoureusement pour former une panade puis remettez sur le feu pour former un empois de farine.
Versez la panade dans la cuve du robot et mélangez à la feuille jusqu’à son complet refroidissement (la vapeur ne se dégage plus de la cuve). Incorporez 200 g d’œuf préalablement battus petit à petit (en au moins) cinq fois. Vérifiez la texture de la pâte qui doit être souple et luisante. Ajustez avec les 50 g restant si nécessaire.
Pour vérifier si cette dernière est à point, tracez un sillon dans la pâte. Elle doit se refermer doucement.
Pochez la pâte dans une poche à douille munie d’une douille unie de 8 mm de diamètre et pochez des choux d’un peu moins de 3 cm de diamètre sur une toile de cuisson.
Déposez un petit disque de craquelin, appuyez légèrement et enfourner 45 minutes environ. Les choux doivent être bien dorés sans aucune trace blanche.
Glaçage des Choux et Finitions :
Une heure avant de foisonner la crème, placez la cuve du robot et le fouet au frais (ou au congélateur si vous avez la place). Replacez la crème au congélateur pour 5 min pour qu’elle soit la plus froide possible puis transvasez-la dans la cuve et foisonnez-la à vitesse rapide durant 3 min.
Replacez la cuve et la crème au congélateur 2 à 3 min (ou 5 min au frais) et foisonnez à nouveau à vitesse rapide durant une minute pour incorporer de l’air dans l’air. Versez la crème dans une poche à douille et placez-la au frais au moins une heure supplémentaire pour permettre à la gélatine d’épaissir à nouveau le mélange après le foisonnement.
Pochez un peu de caramel dans les fonds de tartelettes puis garnissez à hauteur avec la crème pâtissière. Lissez. Fourrez les choux avec de la crème pâtissière à l’aide d’une poche munie d’une douille unie de 8 mm.
Réalisez un caramel avec le sucre, le glucose et l’eau puis déposez le fond de la casserole dans un bac d’eau pour stopper la cuisson du caramel. Très délicatement, glacez le sommet des choux en les trempant dans le caramel. Réservez de côté.
Foisonnez la crème liquide, la vanille fendue et grattée et le mascarpone en crème fouettée. Serrez avec le sucre puis pochez des rosages sur la crème pâtissière. Déposez le chou garni sur la crème fouettée.
Réservez au frais jusqu’à la dégustation.