Pâte Sablée Nature
Grand classique des pâtes à tartes, si c’est l’une des premières pâtes qu’on apprend à faire, il se trouve aussi que c’est celle qui, étonnamment, me donne le plus de sueur froide ! Je l’ai toujours trouvée plus compliquée à travailler, abaisser, foncer que sa cousine la pâte sucrée. Du coup, il n’est pas très étonnant que pour le moment, il n’y avait aucune recette de tarte à base de pâte sablée sur le blog ! Je l’ai toujours repoussée à plus tard.
Mais voila il est peut-être temps de s’y remettre et de retenter ! Et le résultat fut au rendez-vous (ouf) avec une excellente tarte aux fraises bien appréciée par les collègues.
Alors la pâte sablée qu’est-ce que c’est ? C’est l’une des deux catégories des pâtes friables avec la pâte brisée. A l’inverse de cette dernière qui se brise elle a tendance à s’émietter. On s’en sert particulièrement pour les tartes aux fruits sans cuisson et pour faire des biscuits sablés ou des fonds de biscuits pour des entremets.
Elle peut s’obtenir soit en réalisant un sablage (on mélange le beurre froid ou mou avec la farine et le sucre pour réaliser un sable avant d’incorporer l’œuf) ou un crémage (on mélange le beurre pommade crémé avec le sucre avec l’œuf avant d’incorporer la farine).
C’est une pâte qui s’avère ensuite très difficile à abaisser. Cela vient du fait qu’elle est assez peu hydratée par rapport aux autres pâtes à tartes (et notamment la pâte sucrée). Cependant, cela n’est pas très grave, car on peut l’utiliser comme une pâte à modeler en comblant les trous éventuels. Ils disparaitront ensuite à la cuisson.
Saveurs :
Mais que diable allons-nous faire avec une pâte sablée :
-
La Poire des Anges -
Bûche Casse-Noisette des pÂtissiers -
Soir d’été -
Diamants Café et Cardamome -
Diamants Orange et Cannelle -
Diamants Figues & Noix -
Diamants au Chocolat des Maîtres de Mon Moulin -
Sablés Pochés à la Vanille
Pour 500 g de pâte
Soit une tarte de 24 cm de diamètre environ
Durée
Catégorie
Convertisseur
Difficulté
Ingrédients & Matériel
Pâte Sablée :
- Farine T55 : 250 g
- Beurre mou : 140 g
- Sucre : 100 g
- Jaune d’œuf : 1
- Sel : 1 pincée
Le tout-venant :
- Cul-de-poule
- Balance électronique
- Rouleau à pâtisserie
- Maryse & Spatules
- Corne & Coupe-pâte
- Tapis de cuisson ou papier sulfurisé
- Papier-film de qualité
Pour la recette :
Coutellerie et Râpes :
- Couteau d’office
Appareils (électriques) :
- Robot pâtissier (fac)
La Recette en pas à pas
Les Recettes de base et techniques :
Conseils préliminaires
Quelle que soit la pâte à tarte travaillée (sablée, sucrée, brisée), les conseils sont les mêmes :
- Ne pétrissez pas trop la pâte pour ne pas lui donner trop de corps. Elle deviendrait élastique et aurait tendance à se rétracter au moment de l’abaisser.
- Privilégiez pour cela un coupe-pâte qui permet d’amalgamer les ingrédients sans pour autant les pétrir.
- Laissez la pâte reposer au frais au minimum 2 h :
- Une première fois après le pétrissage. Cela afin de laisser le beurre raffermir (pâtes sablées et sucrées) et permettre de l’abaisser. Une nuit de repos est l’idéal.
- Une seconde fois après l’avoir abaissée et foncée dans le cercle. Cela afin qu’elle soit la plus froide possible et qu’elle ne s’affaisse pas lors de la cuisson dans le four. Vous pouvez même l’enfourner congelée.
À noter également que l’ensemble des pâtes à tarte se prêtent facilement à la congélation. N’hésitez donc pas à en réaliser de grandes proportions et à congeler des pâtons de 250 – 300 g.
- Pétrissez la pâte. Laissez reposer au frais.
- Abaissez et foncez la pâte. Laissez reposer au frais (2 h).
- Procédez à la cuisson.
Préparer un beurre pommade
Le beurre “pommade” est le nom que l’on donne à du beurre très mou, dont la texture ressemble à celle d’une crème de beauté. D’où le nom. Si on peut le laisser plusieurs heures à température ambiante pour qu’il ait cette texture, il est également possible de l’obtenir d’une autre manière :
La méthode en pas à pas :
Coupez le beurre en petits morceaux et placez-les dans un cul de poule ou une casserole à bain-marie. Placez-le quelques secondes au-dessus du bain-marie d’eau chaude jusqu’à ce que le beurre au fond commence à fondre.
Sortez immédiatement du bain-marie et commencez à travailler le beurre à la spatule ou au fouet (la spatule est plus simple, car le beurre est encore assez dur à ce moment).
Faites des allers-retours sur le bain-marie pour réchauffer le beurre petit à petit puis fouettez-le jusqu’à ce qu’il ait l’allure d’une pommade.
Abaisser et foncer une pâte à tarte
Abaisser une pâte consiste à l’étaler sur une épaisseur assez fine pour pouvoir ensuite la foncer dans un moule (épouser les formes du moule).
Sortez la pâte du réfrigérateur, retirez le papier-film et laissez-la revenir légèrement à température ambiante quelques minutes pour qu’elle ne soit pas trop froide durant l’abaisse. Deux méthodes sont alors possibles pour abaisser la pâte aux dimensions requises.
Quelle que soit la méthode, l’objectif est d’obtenir une abaisse de pâte de 3 à 5 mm d’épaisseur. Pas moins, elle serait trop fine et trop fragile, pas plus, elle serait étouffante et trop épaisse.
Méthode classique
Farinez légèrement le plan de travail (on dit fleurer) ainsi que les deux côtés de votre abaisse.
Il ne faut pas trop ajouter de farine au risque de voir la composition de sa pâte modifiée, ce qui pourrait en altérer le goût.
Placez la pâte, farinée, face à vous puis, en vous aidant du rouleau, étalez légèrement (n’appuyez pas trop sur le rouleau) la pâte du bas (le côté le plus proche de vous) vers le haut.
Vous pouvez vous aider pour cela de deux réglettes de l’épaisseur désirée. C’est le laminoir du pauvre.
Tournez la pâte d’un huitième de tour environ (soit 45° donc, peu importe le sens du moment que vous vous y tenez). Tournez à nouveau d’un huitième de tour puis étalez à nouveau du bas vers le haut et ainsi de suite jusqu’à atteindre l’épaisseur souhaitée.
Cela permet d’obtenir une abaisse quasi-circulaire et de vérifier qu’il y a suffisamment de farine en dessous pour que la pâte glisse et n’accroche pas.
Lorsque vous sentez que la pâte accroche légèrement (dessous ou dessus) ajoutez un tout petit peu de farine et poursuivez.
Méthode moderne
Cette méthode présente le grand avantage de ne pas ajouter de farine à la pâte. Elle consiste à étaler la pâte entre deux feuilles de papier sulfurisé.
Découpez deux feuilles de papier sulfurisé puis déposez la pâte au centre de l’une des deux. Appuyez légèrement avec la paume de la main pour la faire adhérer puis déposez par-dessus la seconde feuille. Appuyez à nouveau puis procédez de la même façon qu’à la méthode n°1.
Remarque :
- J’ai toujours trouvé ça emm**** le papier sulfurisé. Il colle, il glisse et il veut toujours partir dans tous les sens sans rester bien plat…
- Vous pouvez remplacer le papier sulfurisé par des feuilles guitares (des feuilles plastiques transparentes adaptées pour le travail du chocolat). Faut juste trouver de feuilles suffisamment grandes.
- Il y a quand même un avantage à cela ! On peut le faire sitôt la pâte réalisée et encore collante, ce qui dispense d’avoir à abaisser la pâte avant le fonçage.
Cuire une pâte à tarte
Abaisser une pâte consiste à l’étaler sur une épaisseur assez fine pour pouvoir ensuite la foncer dans un moule (épouser les formes du moule).
Sortez la pâte du réfrigérateur, retirez le papier-film et laissez-la revenir légèrement à température ambiante quelques minutes pour qu’elle ne soit pas trop froide durant l’abaisse. Deux méthodes sont alors possibles pour abaisser la pâte aux dimensions requises.
Quelle que soit la méthode, l’objectif est d’obtenir une abaisse de pâte de 3 à 5 mm d’épaisseur. Pas moins, elle serait trop fine et trop fragile, pas plus, elle serait étouffante et trop épaisse.
Cuisson avec la garniture
Elle consiste à cuire en même temps le fond de tarte et la garniture ou le fond de tarte et une crème d’amande ou un biscuit sur lequel on étale, à froid, une préparation ne supportant pas la cuisson (crème, fruits frais, etc.).
Il est toutefois préférable que la garniture ajoutée soit froide pour éviter qu’elle ne réchauffe la pâte et fasse fondre le beurre qu’elle contient. Néanmoins, ce n’est pas toujours possible (on pense notamment aux flans, bien que pour ces derniers, on puisse faire différemment). Plusieurs astuces sont possibles pour palier à ce problème :
- Effectuer une précuisson de la tarte (avec ou sans chemisage) durant une dizaine de minutes pour qu’elle commence à durcir puis ajouter la garniture et poursuivre la cuisson.
- Congeler la pâte crue, puis la garnir et la placer tout-de-suite au four (ou au congélateur à nouveau ; mais il faut avoir confiance en son congélateur). La pâte congelée retardant ainsi la fonte précoce du beurre.
Technique :
Dans la pâte bien froide (voire congelée) versez la garniture. Lissez éventuellement. Enfournez entre 160 et 180 °C. La durée dépendra de la garniture. En général ça tourne autour de 45 minutes.
Chemisage de la pâte pour une cuisson à blanc
Le chemisage consiste à déposer sur le fond de tarte cru, une feuille de papier-sulfurisé découpé aux dimensions de la tarte puis de la garnir de petits éléments qui supporteront la chaleur (grains de riz, pois-chiche, etc ; il existe aujourd’hui des billes destinées à la cuisson).
Cette technique est adaptée aux tartes nécessitant une cuisson (ou une précuisson) à blanc. Principalement notre troisième catégorie. Mais on peut tout à fait l’envisager pour les deux autres dans le cadre d’une précuisson.
Cuisson de courte durée uniquement destinée à durcir légèrement la pâte pour qu’elle ne se détrempe pas lorsqu’on y ajoute une garniture liquide destinée à être cuite.
Elle permet ainsi d’éviter que les bords de la tarte ne s’affaissent au moment de la cuisson (le repos au froid ne peut garantir à lui-seul la bonne tenue de la tarte).
Pliez une feuille de papier sulfurisé en deux dans la longueur puis replier le coin gauche supérieur vers la tranche.
Mesurez sur la tranche (qui correspond au rayon du futur cercle) une longueur d’environ 2 cm supérieure à celle du cercle (car il faut également compter les bords qui font généralement 2 à 2,5 cm de haut !). Enlevez l’excédent et dépliez une fois le papier.
Formez entre le coin supérieur gauche et le coin inférieur droit une sorte d’arc de cercle puis dépliez. Votre “cercle” (ou presque) est réalisé. Il ne reste plus qu’à le positionner sur le fond de tarte crue et à garnir à ras-bord de billes de cuisson avant de poursuivre la recette.
Cuisson à blanc (sans la garniture)
Il s’agit des tartes dans lesquelles le fond cuit seul (avec ou sans billes de cuisson, voir plus haut). On dépose dessus, une fois refroidi, une ou plusieurs garnitures ne supportant pas la chaleur.
Chemisez éventuellement le fond de tarte bien froid (voire congelée) avec du papier sulfurisé et déposez des poids dans tout le cercle (billes, riz, pois-chiche, etc.). Si vous ne chemisez pas la pâte, piquez-la à la fourchette pour favoriser l’aération. Si vous utilisez un cercle perforé et un tapis silpain vous pouvez vous en dispenser.
Enfournez le fond à 160 °C (pour une pâte crémée sans chemisage) ou 170 °C (pour une pâte obtenue par sablage avec chemisage) pendant 25 à 30 minutes.
Dorure éventuelle
Vous pouvez en fin de cuisson réaliser un dorage à l’aide d’œuf battu. Ou, à la manière de Philippe Conticini, 20 g de jaune, 2 g de crème liquide et une pincée légère de fleur de sel. Cela à la fois de donner une belle couleur à la pâte, mais également de l’imperméabiliser dans l’éventualité où elle sera accompagnée d’une garniture humide.
Une autre façon d’imperméabiliser la pâte est d’y déposer une fine couche de chocolat fondu ou de beurre de cacao (mais au prix du beurre de cacao ça fait cher l’imperméable !).
Battez l’œuf en omelette. Décerclez délicatement le fond de tarte puis passez une fine couche à l’aide d’un pinceau pâtissier sur les bords et le fond de tarte. Repassez la tarte durant 5 min au four (toujours à la même température).
Amalgame des ingrédients :
Versez la farine dans un cul-de-poule puis ajoutez le sucre. Déposez le beurre bien mou et commencez à sabler l’ensemble jusqu’à obtenir un mélange homogène. Ajoutez le jaune d’œuf et continuer de pétrir à la main jusqu’à obtenir une pâte lisse.
Formez un galet ou étalez entre deux feuilles de papier sulfurisé et laissez reposer au frais au moins deux heures.
Abaisse, Fonçage et Cuisson :
Comme je vous le disais dans l’introduction, il est galère (en tout cas pour moi) d’abaisser et de foncer la pâte sablée (au contraire de la brisée ou de la sucrée qui sont plus faciles). Mais heureusement, on peut la foncer en faisant un peu comme de la pâte à modeler, en y allant morceaux par morceaux et en comblant les trous. Ceux-ci ne se verront pas après la cuisson.
C’est pourquoi je vous conseille de l’étaler entre deux feuilles de papier sulfurisé juste après l’avoir pétrie. Il ne vous restera, après son repos de deux heures, qu’à couper un disque du diamètre de votre cercle puis de détailler des bandes pour foncer le tour de la tarte.
Concernant sa cuisson, comme pour la pâte sucrée, on effectue bien souvent une cuisson à blanc, c’est-à-dire sans garniture. Mais contrairement à la pâte sucrée qui peut se cuire à blanc sans rien, il est préférable de garnir la pâte sablée avec des billes de cuisson, du riz, des légumineuses…. pour éviter que les bords ne s’affaissent.
Enfin pour la température, elle se fait un peu comme la pâte sucrée même si on peut pousser un peu plus fort (entre 170°C et 200°C) et bien-sûr en chaleur tournante. Un exemple avec cette (basique, mais excellente) tarte aux fraises :
#Base
2 Commentaires
Danielle COIFFARD
C’est un délice dont il ne faut pas se priver! Il y en a qui ont de la chance! le savent-ils???
Sucré Sablé
Merci 🙂 Je l’espère 😉