![](https://i0.wp.com/www.sucresable.fr/wp-content/uploads/2024/12/IMA-Chouquettes-a-la-Vanille-de-P.-Conticini.jpg?resize=420%2C420&ssl=1)
Chouquettes à la Vanille de Philippe Conticini
Philippe Conticini = Vanille = Pâte à chou = paradis. On pourrait presque s’arrêter là. Mais tout de même, développons un peu. Les chouquettes, traditionnellement, elles sont sèches, natures, juste agrémentées de sucre grains.
Mais pas là. Non là, elles sont généreusement garnies d’une crème pâtissière de compétition, délicieusement vanillée. Et ça change tout. Car cette crème pâtissière, on a rarement fait mieux.
Concernant la recette, la difficulté, comme souvent avec les choux, réside dans la réalisation de la pâte à chou. Des techniques, il en existe des centaines. Personnellement, je fais une infidélité au maître en lui préférant la méthode de Guillaume Mabilleau, qui a l’avantage d’être plus cadrée scientifiquement pour la quantité d’œuf à ajouter (voir plus bas).
Conseils et Organisation
Il vous restera certainement des chouquettes en rab. Est-ce bien un problème ? Si vous avez beaucoup de choux à réaliser, doublez ou triplez les quantités de crème pâtissière. Et s’il y en a un trop, une fois encore, est-ce vraiment un problème ?
![](https://i0.wp.com/www.sucresable.fr/wp-content/uploads/2023/12/Jour-n%C2%B01.png?resize=420%2C420&ssl=1)
- Réalisez la pâtissière. Réservez au frais.
![](https://i0.wp.com/www.sucresable.fr/wp-content/uploads/2023/12/Jour-n%C2%B02.png?resize=420%2C420&ssl=1)
- Réalisez la pâte à chou.
- Procédez au garnissage.
Ingrédients & Matériel
Pâte à Chou (Guillaume Mabilleau) :
- Eau : 150 g
- Lait : 150 g
- Beurre : 150 g
- Farine : 150 g
- Sel : 8 g
- Sucre : 12 g
- Œuf : 225 g
Crème Pâtissière :
- Lait ½ écrémé : 250 g
- Vanille : 1 gousse
- Jaune d’œuf : 2
- Sucre semoule : 40 g
- Amidon de maïs : 11,5 g
- Farine T55 : 11,5 g
- Masse Gélatine : 6 g
- Gélatine : 1 g
- Eau : 5 g
- Beurre (froid) : 25 g
Finitions :
- Sucre Grain : qs
Le tout-venant :
- Cul-de-poule
- Couteau d’office
- Poêles & Casseroles
- Balance électronique
- Balance de précision (0,1 g)
- Fouet, Maryse & Spatules
- Corne & Coupe-pâte
- Thermomètre électronique
- Tapis de cuisson ou papier sulfurisé
- Film Plastique Alimentaire
Pour la recette :
Appareillages :
- Robot pâtissier
Poche & Douilles :
- Poche à douille : 2
- Douille unie Ø8 et 10 : 1 chacune
La Recette en pas à pas
Les Recettes de base et techniques :
Le degré Bloom
Le degré bloom représente la force ou résistance à l’enfoncement d’une gelée, d’un gel ou d’une solution de gélatine. Les produits achetés dans le commerce (feuille ou poudre) sont compris entre 50 et 300 blooms (la plupart du temps 200 blooms). Plus le bloom est important, plus la gélification sera importante (à masse équivalente).
Calculer la masse de gélatine en fonction du bloom :
Si une recette vous demande 2 g (masse proposée) de gélatine 130 bloom (bloom proposé), mais que vous possédez une gélatine 200 blooms (bloom possédé), il suffit d’effectuer ce calcul (qui n’est pas, à proprement parlé, une règle de trois) pour trouver la masse à peser (masse cherchée) :
Gélatine en feuille ou Gélatine en poudre ?
La masse de gélatine en feuille correspond à la masse de gélatine en poudre (à bloom équivalent). La seule différence entre les deux types de gélatine est son emploi :
- La gélatine en poudre se réhydrate dans cinq fois sa masse en eau.
- La gélatine en feuille se réhydrate dans un grand volume d’eau froide (puis pressée et essorée).
Réhydrater une feuille de gélatine
La gélatine en feuille doit être réhydratée dans un grand volume d’eau froide (et même glacé si possible). On la laisse gonfler 15 min puis on la presse entre les mains et on l’essore pour l’introduire dans une préparation chaude (mais pas bouillante) ou on la fait fondre délicatement dans une casserole.
Une feuille pèse habituellement 2 g, cependant il est préférable de peser la feuille de gélatine, car tous les fabricants ne se valent pas.
Préparer une masse gélatine
La masse gélatine est le nom donné au mélange entre la gélatine en poudre et l’eau servant à sa réhydratation. Contrairement à la gélatine en feuille qu’on réhydrate dans un grand bol d’eau froide, la gélatine en poudre nécessite une pesée précise de l’eau.
La méthode en pas à pas
Préparez la masse gélatine en mélangeant la gélatine en poudre et l’eau d’hydratation. Laissez gonfler au frais.
Au bout d’un bon quart d’heure, faites fondre la gélatine au bain-marie, filtrez puis replacez au frais. Vous pouvez alors utiliser la masse gélatine soit fondue à nouveau au bain-marie, soit solide coupée en morceaux.
Ma préférence (à moi) va à la gélatine refondue, elle s’incorpore plus facilement et surtout, de façon plus homogène.
Pourquoi je réhydrate la gélatine avec cinq fois le poids en eau et pas six fois.
La gélatine en poudre se réhydrate préférentiellement dans cinq fois sa masse en eau et non six fois comme on le voit très souvent.
La raison en est toute simple. Une fois la préparation décongelée, quelle qu’elle soit, elle va avoir tendance à rendre de l’eau. En ne la réhydratant qu’avec cinq fois sa masse en eau, la gélatine va pouvoir absorber ce surplus d’eau, ce qu’elle ne pourrait pas faire si on l’avait réhydratée avec six fois sa masse en eau.
Gratter une gousse de vanille
La méthode en pas à pas
Posez la gousse de vanille sur la planche à découper puis avec côté non tranchant de la lame, appuyez sur toute la gousse de vanille pour l’aplatir. Cela sera plus simple ensuite de l’entailler.
Avec la pointe du couteau, entaillez la gousse sur toute la longueur puis, à nouveau avec le côté non tranchant, récupérez les grains de vanille en passant la lame sur toute la longueur. Effectuez un second passage si nécessaire.
La pâte à choux, c’est un liquide bouillant, de la matière grasse, de la farine et des œufs. Une fois ce principe respecté, on peut modifier certains paramètres en changeant le ou les liquides, le type de farine ou de matière grasse. Seuls les œufs sont indispensables.
Retenez cependant que si vous choisissez des sentiers battus, il faudra très certainement faire varier certains paramètres. Les farines n’absorbent pas la même quantité d’eau, les différentes matières grasses n’ont justement pas le même taux de matière grasse, etc.
Le liquide
Classiquement, on utilise un mélange équivalent d’eau et de lait entier pour confectionner la pâte à choux. Le lait permet d’apporter plus de moelleux et de goût. Cependant, on peut la réaliser entièrement au lait ou à l’eau :
- 100 % Eau : vous obtiendrez une pâte à choux un peu plus sèche et de meilleure tenue, ce qui sera idéal pour des pièces qui doivent être garnies (croquembouche notamment).
- 100 % Lait : vous risquez d’obtenir une pâte trop molle qui risque de s’étaler et de mal se développer. Elle conviendra néanmoins très bien pour les pâtes à choux frites (beignets types pets-de-nonne ou churros) et pochées (les gnocchis à la parisienne).
À noter que vous pouvez aussi incorporer de la crème qui conviendra pour les mignardises (petits choux).
La matière grasse
Le beurre reste la meilleure (seule) option. Vous pouvez essayer avec de l’huile ou de la margarine. Mais honnêtement, j’ai des doutes quant au succès de votre pâte à choux.
La Farine
On peut varier la farine, mais en gardant en mémoire que le taux d’absorption de l’humidité varie en fonction du type de farine. Le mieux reste la farine de gruau qui va permettre de s’étirer plus facilement lors de la cuisson et éviter ainsi un éclatement du chou. Une autre farine aura tendance à former la croûte trop rapidement et ne permettra pas un développement régulier du choux.
Le sel et le sucre
Ce sont des exhausteurs de goûts, ils permettent également de colorer les choux.
Les œufs
On les incorpore entiers, battus en omelette pour faciliter leur incorporation.
La panade est le nom donné à la pâte à choux avant l’introduction des œufs. Elle se forme en faisant bouillir l’eau, le lait, le beurre, le sel et le sucre puis, hors du feu, la farine tamisée. On mélange d’abord au fouet pour faciliter la formation de la panade, puis à la spatule ou à la maryse pour obtenir une pâte homogène.
On cuit alors la panade sur feu vif jusqu’à observer une pellicule se former dans le fond de la casserole. Cette étape est communément appelée le dessèchement de la panade. Cela n’est pas tout à fait exact. Plus que le dessèchement, ce que l’on cherche à obtenir est davantage une première cuisson de l’empois (mélange de farine et d’eau) avant celle au four. Si le seul but était de retirer l’eau de la pâte, il suffirait d’en mettre moins au départ.
C’est la grande question qui taraude le pâtissier amateur. Dois-je mettre tous les œufs ? Un peu plus, un peu moins ? Difficile à juger quand on n’est pas un expert.
Une technique consiste à incorporer tous les œufs, sauf un, puis d’incorporer le dernier au fur et à mesure, si nécessaire. Pour savoir si la pâte est à la bonne texture, on trace à la spatule/maryse/cuillère un sillon dans la pâte. S’il se referme lentement, la pâte est prête.
Mais il existe une technique encore plus fiable, proposée par le MOF Guillaume Mabilleau qui reprend ce que l’on disait auparavant sur le “faux” dessèchement de la panade qui consiste plutôt en une première cuisson de l’empois. Toute l’humidité perdue entre la première ébullition et la cuisson de la panade doit être compensée en eau :
- On détermine la masse totale des ingrédients avant le début de la recette (à l’exception des œufs).
- On mesure la masse de la panade après son dessèchement.
- La différence entre les deux masses correspond à la masse d’eau à ajouter à la panade.
- On peut alors verser l’intégralité des œufs prévue dans la recette.
Une fois les œufs incorporés, on peut alors pocher la pâte à chou sur un tapis de cuisson. Privilégiez un tapis perforé (silpain) qui permet une meilleure aération de la pâte. Il est d’usage de pocher des choux d’environ 3 cm de diamètre. Pensez à pocher les choux en les espaçant suffisamment, car il ne faut pas oublier qu’ils vont se développer à la cuisson.
Avant le passage au four, toujours dans le but d’obtenir un développement régulier du chou, vous pouvez :
- Dorer les choux à l’aide d’un œuf entier.
- Dorer les choux à l’aide d’un jaune d’œuf mélangé à deux ou trois gouttes de crème liquide (Méthode de Patrice Guermonprez, professeur à l’école Ferrandi, idée popularisée par P. Conticini).
- Saupoudrer les choux d’un mélange de beurre de cacao (225 g) et de sucre glace (75 g) :
- Le beurre de cacao, en fondant, va retarder la cuisson de la croûte, permettant le gonflement régulier.
- Le sucre glace va donner du goût, du croquant et de la couleur.
- Surmonter les choux d’un disque de craquelin, de diamètre légèrement inférieur à celui du chou. Il consiste en une pâte à crumble étalée très finement. Sa fine épaisseur lui permet de cuire rapidement et de créer une enveloppe protectrice au-dessus du chou.
Concernant la cuisson, de nombreuses variantes existent. Chaleur tournante, statique, etc. Une fois de plus, la méthode de Guillaume Mabilleau me semble la plus intéressante :
- Une première cuisson à 130 °C (Chaleur tournante) pendant 30 min. La température étant “basse” le chou va avoir le temps de se développer et de gonfler avant que la croûte externe ne soit trop épaisse.
- Une deuxième cuisson à 150 °C (Chaleur tournante) durant 15 min. Il s’agit ici de colorer et d’épaissir la croûte.
- Remarque : comptez 20 à 30 °C de plus pour une chaleur statique.
Crème Pâtissière à la Vanille de Philippe Conticini
Portez le lait et la gousse de vanille fendue et grattée à frémissement. Filmez au contact et laissez infuser au moins 15 min (si vous n’avez pas fait infuser la veille).
Pendant l’infusion, battez au fouet le sucre et les jaunes d’œuf. Inutile de fouetter comme un dégénéré pour les blanchir. L’important est d’avoir un bon mélange afin que le sucre ne brûle pas les œufs. Ajoutez le mélange, tamisé, farine et amidon de maïs et fouettez à nouveau énergiquement.
Reportez le lait à frémissement et versez-en le tiers environ en deux ou trois fois sur les œufs sucrés en mélangeant vivement. Transvasez le tout dans la casserole puis portez l’ensemble à ébullition sans jamais cesser de fouetter afin que le mélange n’accroche pas. Une fois l’ébullition atteinte, continuez de fouetter sur feu doux une bonne minute en mélangeant constamment pour détendre la crème (et éviter le côté mastoc).
Hors du feu, ajoutez la masse gélatine et enfin le beurre bien froid pour créer le premier choc thermique. Filmez une plaque à pâtisserie et versez-y la crème puis étalez-la en une fine épaisseur. Filmez la crème au contact et placez immédiatement au congélateur pour créer le second choc thermique jusqu’à ce qu’elle refroidisse entièrement (sans pour autant qu’elle ne se congèle !). Placez alors au frais pour au moins quatre heures (une nuit de préférence).
Une heure avant de foisonner la crème, placez la cuve du robot et le fouet au frais (ou au congélateur si vous avez la place). Replacez la crème au congélateur pour 5 min pour qu’elle soit la plus froide possible puis transvasez-la dans la cuve et foisonnez-la à vitesse rapide durant 3 min.
Replacez la cuve et la crème au congélateur 2 à 3 min (ou 5 min au frais) et foisonnez à nouveau à vitesse rapide durant une minute pour incorporer de l’air à l’air. Pochez la crème et placez-la au frais au moins une heure supplémentaire pour permettre à la gélatine d’épaissir à nouveau le mélange après le foisonnement.
Utilisez alors comme bon vous semble (mille-feuilles, choux… ou tout bêtement telle qu’elle, à la petite cuillère, un délice, je vous dis !).
Pâte à Chou pour Choux et Chouquettes façon Guillaume Mabilleau :
Tamisez la farine et réservez de côté. Battez les œufs en omelette et réservez également. Versez l’eau, le lait, le sucre, le sel et le beurre coupé en morceaux dans une casserole et chauffez à feu doux pour faire fondre le beurre puis, à pleine puissance, portez à ébullition.
Hors du feu, incorporez la farine tamisée en une fois et mélangez au fouet. Récupérez toute la pâte à choux agglomérée aux branches et terminez le mélange à la maryse pour former la panade. Reportez sur le feu et desséchez la panade, en la mélangeant constamment, jusqu’à observer la formation d’une fine pellicule dans le fond de la casserole.
Débarrassez la panade dans une cuve préalablement tarée et mesurez sa masse. Ajoutez autant d’eau que nécessaire pour revenir à la masse initiale (Masse totale des ingrédients de la panade avant cuisson et incorporation des œufs).
Exemple
Dans le cas d’une recette sur la base de 150 g d’eau :
- 150 + 150 + 150 + 8 + 12 +150 = 620 g. J’ai donc rajouté : 46 g d’après la photo n°4.
Pochez des petits choux sur une toile de cuisson perforée (silpain) ou à défaut une feuille de papier sulfurisé en prenant soin de les espacer d’au moins 2 cm (Lors de la cuisson, les choux vont se développer d’environ 1 cm).
Au choix ou en fonction de la recette, vous pouvez :
- Dorer les choux avec un mélange d’un jaune d’œuf et de crème liquide (2 g de crème liquide pour un jaune).
- Saupoudrer les choux d’un mélange de sucre glace et de beurre de cacao (225 g de beurre de cacao pour 75 g de sucre glace) et retirer l’excédent en penchant la toile à la verticale.
- Recouvrir de sucre grain les choux et retirer l’excédent en penchant la toile à la verticale.
- Déposer un disque de craquelin de diamètre celui du chou (ou un peu inférieur).
Enfournez les choux à 130 °C pendant 30 min puis 15 min à 150 °C.
Une autre méthode consiste à pocher la pâte dans des empreintes demi-sphère ou spéciales éclairs (ou autres) puis à les congeler. Cela permet d’obtenir des choux bien réguliers, tous de même dimension. Ce qui peut se révéler pratique dans le cas d’une pièce montée.
Une fois congelés, dressez les choux sur une feuille de papier cuisson et laissez-les décongeler à température ambiante. Procédez ensuite de la même manière que la cuisson en direct. Si vous souhaitez les recouvrir de sucre grain, je vous conseille de les recouvrir congelés pour éviter que l’assèchement de la pâte à chou à la décongélation empêche la prise des grains de sucre.
Remarque : Étape n°3 : Choisir l’option sucre grain.