Parler de la crème fouettée, c’est parler de la crème Chantilly, tant ces deux préparations sont jumelles, leur seule différence tenant à une pincée de sucre.
Mère de toutes les crèmes, ses origines sont incertaines. Elle serait, dit-on, attribuée au grand pâtissier François Vatel, alors maître d’office du Château de Chantilly, de 1663 à 1671. Quelques années plus tard,
la baronne d’Oberkirch fait mention d’une crème qu’on lui aurait servie au Hameau de Chantilly, mais elle ne nomme pas cette crème.
Il faudra attendre la première moitié du XIXᵉ siècle pour voir les premiers écrits mentionnant la crème Chantilly (dans la deuxième édition du Cuisinier Royal d’André Viard en 1820).
Pour la petite anecdote qui résume assez bien l’Histoire politique française au XIXe siècle, le Cuisinier Royal s’est d’abord appelé le Cuisinier Impérial (jusqu’en 1817) puis le Cuisinier National (à partir de 1852). Ainsi va la vie des régimes.
Compositions et crèmes dérivées :
La crème fouettée est nature, elle n’est pas sucrée. Cependant, vous pouvez ajouter une petite quantité de sucre (environ 5 g) pour casser le côté aigre de la crème.
Pour une crème Chantilly (sucrée), le taux de sucre doit être d’au moins 15% en masse de sucre (soit 15 g de sucre pour 100 g de crème liquide, mais 10% suffisent amplement).
Pour le type de sucre, privilégiez le sucre glace qui sera plus facile à dissoudre dans la crème. Cependant, rien ne vous empêche d’utiliser un sucre en poudre, complet, rapadura, etc.
- Dans le cas où vous utilisez un robot, foisonnez à vitesse modérée. C’est plus long, mais cela permettra d’obtenir une crème qui aura plus de tenue et qui n’aura pas tendance à se déstructurer au bout d’un certain temps.
- Veillez à ne pas trop foisonner la crème. Elle aurait alors tendance à trancher et à se transformer en beurre. Ce qui est très bon, je vous l’accorde, mais ce n’est pas le sujet de l’article. Par contre, c’est le sujet de celui-ci.
La crème est une émulsion de petites gouttelettes de gras dans de l’eau. S’il ne s’agit pas ici de réaliser une émulsion (elle est déjà là), l’objectif est d’introduire une grande quantité d’air pour augmenter le volume de la crème. Le taux de foisonnement, qui représente le rapport entre le volume final de la crème fouettée et le volume initial de la crème liquide, ne doit pas excéder 3,5.
Le fait que la crème soit bien froide et grasse va favoriser la formation d’un réseau de petites gouttelettes de gras qui vont emprisonner les bulles d’air introduites. La crème aura de la tenue. Ainsi, deux conditions sont indispensables :
- La crème et le matériel (cuve, fouet) doivent être très froid. Placez la crème plusieurs heures au frais et, dans l’idéal, 15 à 20 min au congélateur (avec le matériel) juste avant le foisonnement.
- La crème doit titrer au moins à 30% de matière grasse. L’idéal étant 35%.
Reste à savoir comment fouetter ! Car on ne fouette pas la crème n’importe comment à la main. Au robot, c’est facile, il suffit de laisser tourner le fouet à petite vitesse pour laisser le temps aux gouttelettes de gras de former un réseau solide.
Mais à la main, cela demande un peu d’entraînement et de foisonner la crème en la cisaillant et non en tournant le fouet dans le saladier. Cette action de cisaillement va favoriser l’introduction de l’air dans la crème (le fouet et la crème vont en sens inverse).
C’est au choix. Elle est sublime, magnifiée par une belle gousse de vanille, pleine de fraîcheur avec des zestes de citron, gourmande avec un peu de chocolat fondu (attention à la température du chocolat au moment de son incorporation), épicée avec la tonka ou la cannelle. Bref, les possibilités sont infinies.
Pour une meilleure aromatisation, il est conseillé de commencer la veille en faisant bouillir la crème puis en ajoutant l’arôme (sauf pour le chocolat) puis de laisser reposer au frais filmé pour la nuit. Ne reste plus alors qu’à fouetter la crème le lendemain.
Les Crèmes dérivées :
La Recette de Base :
Pour environ 500 g de crème.
Ingrédients :
- Crème liquide 35%MG : 500 g
- Sucre glace : 50 g (fac)
- Vanille : 1 gousse
Matériel :
- Maryse
- Spatule
- Fouet
- Balance
- Cul-de-poule
- Bac
- Papier-film
Processus :
Crème Chantilly à la Main :
Placez la cuve et le fouet au moins vingt minutes au congélateur. Une fois l’ensemble du matériel et la crème bien froids, versez la crème dans la cuve et ajoutez éventuellement le sucre.
Commencez à fouetter de façon régulière en effectuant un cisaillement d’un bord à l’autre de la cuve.
Inutile de fouetter comme un bourrin, ça ne sert à rien et ça vous fatigue. L’important est d’incorporer de l’air dans la crème, c’est ça qui va permettre de la monter. Lorsqu’elle commence à être ferme, vous pouvez augmenter la vitesse du poignet.
Arrêtez-vous lorsque la crème liquide accroche au fouet, et possède la texture d’une mousse.
Crème Chantilly au robot :
Là, c’est plus compliqué.
Mettez la crème bien froide dans la cuve du robot puis fouettez à petite vitesse jusqu’à obtenir la consistance souhaitée.
C’est tout.
Les autres recettes des crème fouettée et de ses dérivées :
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Crème de Truffe
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Crème Diplomate au Praliné
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Crème Bavaroise Chocolat et Praliné
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Crème Bavaroise au Caramel
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Crème Diploline à la Noisette
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Crème Bavaroise au Praliné
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Crème Bavaroise à la Vanille de Christophe Felder
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Mousse Chantilly au Chocolat
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Crème Diplomate à la Vanille
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Crème Fouettée & Chantilly
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Chantilly au Caramel
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Mousse Chantilly au Fromage Blanc
Les pâtisseries avec de la crème fouettée & de la Crème Chantilly :
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Tarte à l’Ananas Rôti aux Épices, Orange et Noix de Coco
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Pavlova aux Fruits Rouges
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Pavlova aux Figues, Noix, Miel et Vanille
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PMF
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Tarte Infiniment Café
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Voie Lactée
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Savarins Exotiques à la Mangue et Noix de Coco
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Potage de Courges et Pommes de Terre, Cumin et Curcuma, Chantilly au Thym
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Tarte Umami
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Trianon (Royal)